samedi 30 mars 2019

Une petite séance de rattrapage

Crédits photos Rhum Attitude
Le rythme des sorties accélère et s'affole, si bien que l'on a plus le temps de tout goûter. Ce sont donc les expressions les plus spectaculaires qui remportent notre attention, parfois grâce à leur qualité exceptionnelle, et parfois grâce à une surenchère de gimmicks et de termes en vogue.

On a ainsi moins l'occasion de se pencher sur les "bons petits rhums", ceux qui n'ont pas fait beaucoup de bruit, car sortis face à des monstres single cask high ester overproof limited edition. Même les grandes marques et les embouteilleurs les plus en vue sont concernés, vous verrez qu'il n'y a pas que des outsiders dans la sélection qui va suivre.
C'est pourquoi j'ai voulu partager quelques découvertes, avec des bonnes surprises, des sorties qui n'ont pas reçu l'accueil qu'elles méritaient ou qui selon moi ont été injustement disqualifiées.


Mezan - Belize 2008 - 46% 

Une fois que l'on a acquis une petite expérience du rhum, on délaisse généralement assez vite les embouteillages de Mezan, souvent avec une certaine condescendance. Il est vrai que leurs sélections d'origines diverses se prêtent bien à la découverte, mais force est de reconnaître que l'on souhaite par la suite connaitre des expériences un peu plus intenses. Mais l'embouteilleur a décidé de suivre l'évolution des amateurs en rehaussant le degré de certaines de ses sorties, et même en proposant depuis peu un brut de fût de chez Long Pond.
J'imagine également que Mezan, fort de son expérience et de son succès, peut aussi avoir accès à des fûts plus intéressants, comme ceux dont est issue cette cuvée 2008.  Distillé sur un système de triple colonne chez Travellers, ce rhum a passé 5 ans sous les tropiques en ex-fût de bourbon, puis 4 années supplémentaires en Europe en fûts de rhums divers ayant été ex-bourbon dans une vie antérieure.

Le nez s'ouvre d'abord sur un voile de solvant et un boisé un peu empêché. La concentration est perceptible, le chêne dégage une force encore rentrée, mais qui commence à se détendre avec des fruits à coque huileux. Toujours dans cet esprit sombre et profond, on trouve ensuite une sauce soja gourmande puis des épices torréfiées et bien parfumées.

La bouche est ample, généreuse, le rhum s'ouvre sur des fruits mêlés à un chêne américain aux notes de caramel, de vanille, de coco et de tabac. Le caractère toujours aussi ténébreux apporte une certaine classe. Le rhum ne tire par sur le charbon et la sécheresse comme on aurait pu le craindre, et c'est cela qui fait son charme. Il offre enfin une confiture bien collante de prune noire, avec des notes de banane séchée, de vanille et d'amande douce qui persistent.

J'ai été séduit par la profondeur de ce rhum, avec une énergie rentrée mais une sensation de bouillonnement, de concentration assez remarquable.


Compagnie des Indes - Venezuela - CADC 12 ans - 58% 

N'ayant vu que très peu de retours sur ces embouteillages de rhum du Venezuela (il y aussi eu une version réduite), j'imagine que c'est surtout le pays d'origine qui a effrayé les amateurs. Pourtant, avec un peu de persévérance c'est vrai, on arrive a trouver de bien jolies choses dans ce monde un peu englué des rhums de "tradition hispanique".
La CADC (Corporacion Alcoholes Del Caribe) était d'abord un courtier qui vendait du rhum en vrac. Elle s'est mise à faire vieillir des rhums avec différents profils de fûts, exportant la majorité de sa production, puis est finalement passée à la distillation. Elle vend aujourd'hui ses rhums à diverses marques, au Venezuela mais pas seulement. C'est un producteur qui varie les plaisirs, avec des distillations de miel (sirop) de canne, de mélasse, mais aussi de pur jus. 
Alors vous allez vous dire, c'est bien joli tout ça, mais si c'est pour faire de l'alcool neutre sorti d'une raffinerie c'est pas la peine. Eh bien goûtez donc cette petite sélection, et vous aurez comme moi envie d'en savoir plus sur ce qui se trame dans les murs la distillerie.

Au nez, des premières notes animales nous sautent aux narines. Du cuir, de la viande fumée au romarin, des anchois. On trouve aussi un côté médicinal, camphré, doublé par un pruneau bien pâtissier et par de belles olives en saumure. L'ambiance est huileuse et parfumée, avec des aromates et un bois toasté recouvert de mélasse.

En bouche, l'attaque est chaude et ample, ronde mais très savoureuse. Comme un miel de châtaigner, le rhum est corsé mais épais. Le chêne est trempé de saumure d'olive, il est salé et délivre des notes végétales résineuses. Les notes classiques du chêne américain arrivent en fin de bouche (vanille, caramel, tabac, coco, bois blanc, écorce d'orange), mais imaginez comme elles peuvent être boostées par la concentration aromatique qui les entoure.

Une énorme surprise pour moi, j'étais bien loin de penser que de tels rhums pouvaient exister dans cette partie du monde. Certainement un rhum concentré prévu pour les assemblages, une sorte de high ester Vénézuélien.


Rum & Cane - French Overseas XO - 43%

Il s'agit d'un assemblage de rhum agricole de La Réunion (Rivière du mât) et d'un rhum de mélasse de Martinique (Le Galion). Les deux rhums ont vieilli au moins 6 ans en fût de chêne français et américain avant d'être assemblés.

J'ai été assez surpris et perplexe à la dégustation, car celle-ci indique un style assez typique des rhums de mélasse réunionnais. Cela ne gâche pas le résultat final, mais la nature agricole de ce rhum de Rivière du mât interroge.

Le nez puissant et médicinal suscite tout de suite l'intérêt avec ses notes camphrées. On trouve aussi un voile de solvant qui couve des fruits exotiques fermentés. On alterne ensuite entre caoutchouc frais et notes acidulées, avant de plonger dans une gourmandise pâtissière et rondement fruitée. En général j'aime beaucoup ces associations de notes médicinales (camphrées, végétales et résineuses) et pâtissières, d'autant plus qu'ici elles sont relevées d'une pointe d'olive.

En bouche, c'est toujours aussi gourmand, en plein dans le grand arôme. On a de la pâte d'amande et de la mélasse qui fait le lien entre le médicinal et le pâtissier par le biais de la réglisse. C'est une bouche assez simple mais vraiment agréable, avec des fruits confits et des raisins macérés en finale.

C'est un rhum très gourmand et plaisant, avec des airs de guadeloupéen de type Montebello ou Séverin.


Arcane - Délicatissime - 41%

Alors qu'Arcane s'est malheureusement distinguée avec son rhum arrangé banane Haribo (Extraro ma), la maison  originaire de Cognac propose aussi des choses plus intéressantes et naturelles. Ce rhum mauricien de pur jus de canne en est la preuve. On sait qu'Arcane travaille avec les distilleries Gray's et Labourdonnais, et c'est sans doute cette dernière qui est à l'origine de ce rhum car elle est davantage connue pour travailler le pur jus de canne.

Il s'agit d'un rhum élevé sous bois durant 18 mois en fûts de chêne français.

Le nez est délicat et équilibré, avec un jus de canne doux et complètement dépouillé de sa bagasse, teinté d'agrumes et de poivre. La tendreté de la canne ne l'empêche pas de délivrer des arômes gourmands, miellés et floraux. Les traces du vieillissement sont discrètes, elles soulignent simplement le rhum avec un peu de bois vanillé et un petit bouquet d'épices.

La bouche est plus épicée à l'attaque, un peu boisée, puis le rhum se fond en une canne ronde et délicate, avec une sensation de naturel. La finale est plutôt agréable, équilibrée entre le végétal de la canne et le boisé moelleux.

Tout en délicatesse, ce rhum bien nommé offre une approche différente de l'agricole (enfin, du pur jus de canne, puisque les rhums de l'île Maurice n'ont pas droit à cette dénomination). On penche du côté de la cachaça, qui a parfois en commun ce type de vieillissement léger.


HSE - Elevé sous bois - 42%

Pas besoin de présenter HSE, l'une des maisons martiniquaises les plus actives de ces dernières années. Ses finitions, ses petits fûts, ses blancs millésimés... tant d'éditions spéciales qui font parfois oublier la gamme "de base", et notamment ce petit élevé sous bois tout à fait sympathique.

Parfois l'exercice de l'ambré peut être périlleux, car il risque de gommer les qualités du jeune rhum, sans apporter suffisamment en retour. Mais après avoir passé 18 mois en foudres de chêne français, ce rhum développe des notes rassurantes de canne fraîche. Il s'ouvre surtout sur des arômes tout aussi frais de pomme et de poire, façon calvados domfrontais. Les épices douces nous ramènent à quelque chose de plus exotique, puis la canne est de nouveau mise en avant avec de la réglisse et des fruits exotiques. Le boisé est poussé par un souffle mentholé.

L'attaque en bouche est plutôt sèche et boisée, la bagasse amène un côté rustique et typiquement martiniquais. On n'oublie donc jamais le rhum blanc d'origine, avec son poivre et son zeste de citron vert qui se confit dans la longueur.

Le chêne français amène de délicieuses notes de pomme et de poire, tout en conservant la fraîcheur et la typicité du rhum agricole. Plus qu'un intermédiaire entre le blanc et le vieux, c'est un rhum accompli et pas seulement un vieux en devenir.


Samai - Gold - 40%

L'industrie du sucre Cambodgien connait une véritable renaissance depuis le début des années 2000.mélasse fermenté durant 5 jours.
Naturellement, l'idée de distiller la mélasse résultant de cette activité est apparue, mais elle n'est pas venue d'où on l'attendait. Ce sont deux Venezueliens qui ont décidé de poser leur petit alambic à Phnom Penh en 2014 et d'y passer un moût de

On ne sait vraiment pas à quoi s'attendre lorsque l'on parle d'un rhum cambodgien distillé par des latino-américains, on a même un peu peur pour tout dire. Mais on est tout de même surpris de découvrir un style plutôt anglais, riche et corsé, sans doute la dernière chose à laquelle on aurait pensé.

Le nez étonne dès le premier instant, et on le prend rapidement au sérieux. C'est qu'il y a du funk là-dedans ! Les fruits exotiques trop mûrs cohabitent avec une banane séchée qui tire sur le tabac, puis on aborde une salade de fruits au sirop plus fraîche. Il règne une sorte de douceur moelleuse, avec une amande bien grasse, des aromates doux. Le rhum est élégant, riche de noyau, d'épices, de miel, de résine. On se rapproche de l'alambic avec une touche cuivrée qui pourrait évoquer le whisky, d'autant que l'on est plus tard transporté dans une lande de bruyère. Le boisé est gourmand, il est teinté de cacao et de fruits à coque.
 
La bouche est tout aussi gourmande, avec un boisé fondu, des épices et des fruits exotiques bien gorgés de sucs. On profite d'une belle présence, avec une rondeur équilibrée par les épices et la résine. La parenté avec un style anglais presque jamaïcain va même jusqu'à invoquer une jolie olive verte confite. Les fruits exotiques très mûrs ont éclaté et coulent maintenant le long du cuivre de l'alambic. L'élégance est cependant conservée jusqu'en finale, avec un miel parfumé de noyau et de résine.

Un très joli rhum qui rappelle la gourmandise des expressions de Worthy Park en Jamaïque. Les 40% sont sans doute un peu juste, on imaginerait aisément un petit navy proof, mais c'est un rhum qui reste très agréable à siroter.


Plantation - Xaymaca special dry - 43% 

On ne peut pas dire que Plantation soit un outsider, mais j'ai l'impression que ce jamaïcain en particulier n'a pas obtenu l'attention qu'il mérite. Alors que les embouteillages classiques de la maison subissent un dosage (comprendre adjonction de sucre) plus ou moins appuyé qui a tendance à dénaturer le produit, seule la série des Extrêmes s'adresse aux amateurs de rhums purs. Il y a donc un fossé entre les rhums classiques, réduits et dosés, et les rhums bruts de fût, sans réduction ni dosage. C'est ce fossé que cet assemblage jamaïcain propose de combler, en montrant l'intérêt du savoir-faire de l'assembleur dans la maîtrise de la réduction et du blend.

Ce rhum a aussi la particularité d'être arrivé en pleine course aux esters, au milieu de rhums au solvant tout puissant et aux arômes sauvages. Il a ainsi subi des critiques injustes de mon point de vue à sa sortie, le qualifiant de faux jamaïcain, sans âme et sans puissance. Or il se trouve que si par le passé on a identifié le rhum de Jamaïque à ses arômes brutaux, on s'est finalement rendu compte que les distilleries proposaient également des marks (réglages) plus subtils et raffinés. Habitation Velier nous l'a d'ailleurs montré par la suite, avec des Hampden et Worthy Park plus légers que les premiers monstres de la gamme.

Il s'agit donc d'un assemblage de rhums relativement légers de Clarendon et de Long Pond (EMB et VRW. Coucou Vale Royal) additionnés d'une pointe de rhums lourds des mêmes distilleries (MLC et STC^E). Ces rhums ont passé moins d'un an sous les tropiques en fût de chêne américain, puis deux à trois ans en Europe en ex-fût de cognac. On pourrait redouter ce côté "finish", mais justement je ne trouve pas que le fût de chêne français ait laissé son empreinte.

Au nez, le funk jamaïcain recherché est bien là, sous une forme très fruitée et colorée, avec une multitude de fruits du verger, de fruits exotiques juste mûrs, et une légère pointe d'olive. On se pose un instant avec un petit boisé vanillé, puis l'éclaircie revient avec des fleurs capiteuses et tout aussi colorées que les fruits. L'aération installe un peu plus le bois et les épices, mais le rhum reste gonflé de soleil et d'exotisme. Le temps aura tendance à apporter plus d'épaisseur, avec des fruits séchés et un bois patiné.

En bouche, l'attaque est douce et clémente. On ne ressent aucune morsure alors que la salade de fruits s'étale délicatement sur le palais. Le rhum enrobe ensuite les papilles d'une gourmandise très pâtissière et crémeuse, avec de la pâte d'amande et de la cerise. La finale est élégante, avec du noyau, du miel et des fruits exotiques séchés.

Ce rhum insiste sur un fruité léger et délicat, avec un panier varié et coloré. Il propose aussi un profil très pâtissier en bouche. Forte de sa tradition passée de rhum "de commande", la Jamaïque sait tout faire et nous régale vraiment des deux côtés du spectre de ses concentrations aromatiques.


Bacardi - Reserva Limitada - 40%

Je vous vois, vous vous dites "ça y est il a complètement lâché la rampe le pauvre vieux, voila maintenant qu'il nous vante du Bacardi". Alors oui, Bacardi ce sont des rhums ultra-lights pour des cocktails pas chers, ou alors le fameux Ocho que l'on trouve en grande surface, qui n'est pas honteux mais pas foufou non plus. C'est justement pour cela que j'ai été surpris à la dégustation de ce Reserva Limitada, qui m'a redonné foi en la "tradition latine".

Dans la tradition cubaine, dont Bacardi est l'héritière, on assemble des "bases" vieillies de concentrations différentes avec des alcools neutres, afin d'obtenir des rhums légers et surtout économiques pour le producteur. Les bases les plus aromatiques, les aguardientes, sont toujours utilisées avec parcimonie. Elles sont juste là pour donner un goût de rhum aux alcools neutres. Elles ont pour ainsi dire la même utilité que les high esters jamaïcains (sans avoir les mêmes propriétés bien entendu) dans certains assemblages. Dans ce blend de rhums ayant passé minimum 10 ans en fûts de bourbon, il semble que la part d'aguardiente est plus importante que d'habitude.

Le nez est tout de suite marqué par le miel, la cire d'abeille, pour un profil chaud souligné par un boisé grillé et caramélisé. Ce nez ronronnant reste vivant malgré tout, les dattes et les raisins sont rafraîchis par la chair de noix de coco. Le rhum continue de s'ouvrir en dévoilant des fruits bien mûrs et concentrés, posés sur un chêne américain gourmand (vanille, tabac, épices douces). Ces fruits mûrs façon mirabelle se parent ensuite d'un voile d'oxydation aux accents de noix.

La simplicité est de mise en bouche, mais l'équilibre se maintient. Les fruits à coque sont enrobés d'un caramel un peu salé, le cacao et le tabac amènent une gourmandise torréfiée. Le chêne américain marque la finale, avec des arômes consistants de vanille, de tabac, de coco et de bois blanc.

Un rhum plus qu'honnête, avec de la délicatesse mais pas de rondeur excessive. Il représente une catégorie de rhums légers et élégants, avec une recherche d'équilibre et d'harmonie.


Clairin Communal - 43%

Ce communal n'a pas fait grand bruit lors de ses premières présentations. On n'attendait pas grand chose de cet assemblage de clairins, notamment en raison de la relative déception qu'avaient pu procurer les éditions "World Championship". Nous avions aimé Sajous, Vaval, Casimir et Le Rocher pour leur spontanéité, leur naturel, leur côté sauvage et rustique, mais nous avions un peu abandonné l'idée d'un assemblage orgiaque, croyant finalement que ça ne marchait pas tant que ça. Mais cette fois l'assembleur a décidé de sortir du consensuel et de rendre hommage à l'âme des eaux-de-vie de canne haïtiennes.

Le nez indique que les côtés les plus sauvages des clairins ont été mis en avant : notes terreuses, olive, truffe, fruits exotiques trop mûrs et vesou fermenté ravissent notre âme d'aventurier. Les 43% envoient une bouffée massive d'arômes, avec une canne ronde mais vibrante en plein centre et quelques épices végétales qui volettent autour.

La bouche offre la même bouffée généreuse, malgré une rondeur admirable. Le vesou est épais et trouble, avec des percées d'eaux-de-vie de fruits exotiques et de saumure d'olive. La rusticité et l'authenticité sont à leur comble quand arrivent les notes encore plus lourdes de truffe, de cuivre et de viande fumée. Le cuivre laisse une trace bien marquée en bouche, la canne doucement végétale s'y accroche, encore perlée de saumure d'olive.

Un plaisir de voir ces clairins marcher ensemble et se répondre, et enfin la possibilité de conseiller à quelqu'un une découverte du clairin sans avoir à faire un choix.


Aldea - Cana Pura - récolte Mai 2012 - 42%

On ne peut pas dire que l'arrivée d'Aldea en France il y a quelques années ait déclenchée l'hystérie.
La faute à une destination pas si exotique que ça, des rhums vieux un peu mous, un manque de clarté quant-aux matières premières (certains rhums sont à base de pur jus, d'autres à base de mélasse, alors que d'autres sont des blends). Pourtant, tout comme Madère, les Canaries sont un lieu important dans l'histoire du sucre et du rhum, et rien que pour cela elles méritent que l'on s'y attarde.

Ce rhum de pur jus de canne bénéficie d'un traitement spécial et à part au sein de la distillerie, que ce soit du point de vue de la fermentation ou de celui de la distillation qui se fait en petites colonnes traditionnelles.

Le nez s'ouvre sur un agricole subtil et aromatique à la fois. La canne est nette mais tendre, sa souplesse est rafraîchie d'agrumes, de citronnelle et de fenouil. Le temps invite quelques épices (poivre, anis), mais la canne reste intacte et d'un naturel très séduisant. On trouve un côté herbacé à la fois frais et moelleux, puis des notes plus lourdes qui tutoient l'olive.

La bouche est épicée et légèrement iodée, la canne arrive ainsi à étreindre la langue malgré son côté délicat. C'est une bouche plus franche que ce que l'on pouvait attendre, bien tendue. Les notes herbacées d'aromates arrivent dans le même ordre qu'au nez, tout comme la pointe d'olive.
Tout ce petit monde reste au service de la canne, jusqu'à une finale riche de fruits mûrs et d'agrumes.

Un joli rhum de pur jus bien équilibré, avec un caractère contrasté qui offre du relief et un côté vivant à la dégustation.

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Ces rhums ont en commun d'être de très bons rapports qualité / prix, à part sans doute le Bacardi dont le rapport prix / préjugés (fondés, entendons-nous bien) lui est certainement défavorable. J'espère lire vos avis, si comme moi vous avez été curieux ! ;)

1 commentaire:

  1. Quand tu dis que ces sorties n'ont pas eu la visibilité d'autres bouteilles, c'est en pensant aux consommateurs lambda. à part le Aldea, je les connais toutes. Pas encore tous goûtés, mais je les connais. Après je reconnais que je vais chercher les informations et que je n'attends pas qu'elles viennent à moi.

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