samedi 20 octobre 2018

France Quintessence 2018 : mon escale relaxation...


Une fois n'est pas coutume, voici un petit article lifestyle #LoveMyJob #Blessed #RumLife. Je préfère prévenir, je vais raconter ma vie, mais c'est mon blog alors bon, hein, voilà. 
Je voudrais vous reparler (comme en 2016) du salon France Quintessence auquel j'ai pu assister le 10 Septembre dernier. La date, le lieu et l'ambiance de ce salon en font un bon bol d'air que je me réjouis désormais de retrouver à chaque rentrée. 

Avec une dimension raisonnable et une fréquentation qui l'est tout autant, c'est un endroit où l'on se sent bien, où l'on peut accéder aux stands sans jouer des coudes et sans attendre des plombes, et où l'on peut prendre le temps de discuter avec les exposants.
 
En tant qu'amateur de rhum, l'avantage est aussi qu'il n'y a pas énormément de nouveautés, donc on ne joue pas la montre pour essayer de ne rien rater. Cela permet de flâner entre Cognac et Armagnac, en passant par le Whisky, le Gin, mais aussi tout un tas d'autres spiritueux, apéritifs et liqueurs qui sont susceptibles d'alimenter notre soif de culture ! 
La mixologie y est aussi à l'honneur, avec des bars à tous les étages qui assurent bonne humeur et hydratation.  
Les masterclasses proposées étaient également intéressantes (le nouvel el dorado du Bio, ou l'expérience "le nuage d'arômes"), mais j'ai préféré profiter des ateliers proposés à l'étage.

 
C'est ainsi que dès mon arrivée, je me suis laissé tenter par un escape game proposé par la Maison La Mauny. Les grands esprits se rencontrent, voilà que je retrouve l'ami Jérôme du blog Rhum Héritage, toujours au top de la sémillance 👌.

 
Nous avons tenté l'aventure en duo, accueillis par le très sympathique Jean-Philippe Lardy (que les coureurs de salons ont déjà croisé sur les stands La Mauny), en costume XIXème. Le décor planté, Rivière Pilote, Martinique, nous devions résoudre une série d'énigmes, décadenasser des coffrets et des tiroirs, pour enfin réussir à ouvrir un coffre au trésor. 


La tâche n'était pas aisée et il fallait faire vite. Nous nous sommes pris au jeu et (avec beaucoup d'aide) avons découvert le fameux trésor, puis on nous a remis un petit passeport bien fichu qui reprend en détails les grands principes de l'AOC Martinique. Je ne vous en dis pas plus, afin ne pas spoiler le jeu pour ceux qui y participeront au Rhum Fest Marseille. 

 
Sur notre lancée de découvertes ludiques, nous avons participé à un atelier de dégustations à l'aveugle, composé de rhum (Mana'o), Calvados, Cognac, Armagnac, Vodka, Gin, Marc de Champagne et Rye. Je ne m'en suis pas trop mal sorti, à l'exception du Rye et du Marc que j'ai intervertis. C'est le côté torréfié de ce Marc qui m'a mis sur la mauvaise voie, pas besoin de me justifier, mais si, quand même un peu..  
Cet exercice m'a également donné l'occasion de découvrir la Faronville, une vodka de pomme de terre plutôt intéressante (eh ben non, pas oxymore finalement !), avec du goût et un moelleux très agréable. 

 
Juste à côté, un atelier poissons fumés / rhum par Les Fumaisons de l'île de Groix et la maison Isautier de la Réunion. Je dois avouer qu'Isautier ne fais pas partie de mes préférences, mais que ces alliances étaient particulièrement réussies.  
Le rhum Barrik, un jeune rhum de mélasse passé quelques mois en fûts neufs, est d'abord adouci par le lieu jaune fumé, avant que les deux saveurs ne s'entretiennent l'une et l'autre, le fumé allongeant la longueur du rhum à l'infini. 
Même principe pour l'Isautier 7 ans qui se marie très bien avec le saumon fumé, le moelleux du poisson répondant aux épices douces et au tabac blond. 
Le dernier accord était osé : la cuvée Louis & Charles Isautier (agricole et mélasse de 15 ans) était confrontée, et c'est le mot, à la poutargue (œufs de mulet salés, séchés et fumés). Cette cuvée est vraiment plaisante, mais la poutargue est extrêmement puissante. L'accord aurait sans doute été plus équilibré avec un rhum plus puissant en alcool ou en arômes, un petit Caroni par exemple. 
Quoi qu'il en soit, je vous encourage vivement à essayer ces accords à l'apéritif, ça fonctionne très très bien.

 
Partons en quête de nouvelles sensations rhumières et arrêtons nous chez Mana'o qui présente le tant attendu Rangiroa 
Ce rhum blanc de pur jus de canne provient de 2 variétés qui ont poussé sur l'atoll du même nom (contre un assemblage de 12 variétés pour le Mana'o classique, fermentées et distillées séparément !). L'assemblage est vite vu, les 2 parcelles sont entièrement récoltées et mises en fermentation pendant 48h.  
Ces cannes Hawaï et Roseau, cultivées sur le terroir corallien de l'atoll, donnent un rhum à la fois frais et rustique, avec de la canne tendre et un côté terreux, un peu truffé, puis une sensation extrêmement moelleuse et briochée en bouche. 

 
La distillerie Bows de Montauban proposait déjà un rhum blanc de mélasse au caractère bien trempé, façon Clairin Casimir. Elle enfonce le clou avec son HEOC (High Ester OCcitan), avec une fermentation d'un mois à base de levures sauvages et de vinasse. On obtient forcément un rhum assez énorme, un grand arôme de la trempe des Lontan de Savanna, complexe, légèrement épicé et réglissé, avec une bouche extrêmement grasse malgré ses 57%. 

 
Guillaume Ferroni et ses alcools oubliés étaient forcément de la partie, avec également l'ancienne marque de rhum de négoce ressuscitée : Old Manada. Après avoir goûté un de ces rhums retrouvés par la propriétaire de la marque, Guillaume s'est employé à recréer le style de ce témoin d'une autre ère, celle des négociants Marseillais du milieu du XXème siècle. 
Le degré historique de 47% a été reproduit pour cet assemblage de rhums de Martinique (Le Simon) et de Guadeloupe (Longueteau). Les deux terroirs se fondent en un rhum qui détaille une canne fraîche mais ronde, avec un peu de bagasse poivrée. 
La version Gold retranscrit encore davantage le style de l'époque, de part ses méthodes d'élaboration. C'est un rhum qui provient uniquement de la distillerie du Simon (Martinique) cette fois, passé 6 mois en fûts de Cognac, avec une touche de sucre et de boisé. Le style est rond, sur un boisé assez frais portant des notes fleuries et fruitées. 
Toujours dans l'exploration, Guillaume nous présentait aussi son Gin Kréyol où l'alcool de base est remplacé par du rhum. Amer et très végétal, sa finale est très longue, sur le zeste d'agrumes. 

 
Pour le plaisir, un petit tour du côté de La Mauny et son VSOP équilibré, épicé, avec une jolie texture composée d'un boisé astringent pendant un instant, puis fondant tranquillement sous le palais. 
Nous nous sommes laissés convaicre par un twist du Daiquiri au La Mauny ananas, grand bien nous en a pris d'accepter ce rafraîchissement. Petite recette facile au passage : 5 volumes de La Mauny ananas, 2 volumes de citron, 1 volume de sucre, glaçons, shaker, et hop !
 
 
France Quintessence est dédié aux spiritueux français (j'avais oublié de le dire), mais aussi aux marques françaises de spiritueux, ce qui ne veut pas forcément dire la même chose.  
Hedonist Spirits, fier représentant de l'école "spirits valley" de la région de Cognac, présentait sa gamme Hee Joy déjà bien connue, ainsi que le nouveau spiced Gun's Bell. 
Le Hee Joy Origins est un assemblage de rhums de tradition anglaise (40% Jamaïque, 40% Trinidad et 20% Guyana) âgés de 3 ans et mariés 5 à 7 mois en ex fûts de Cognac. Le Hee Joy spiced est fait sur la même base, avec une infusion de réglisse fraîche.  
Le Gun's Bell est également un spiced rum composé de 80% de rhum de la Barbade, les 20% restants provenant de Trinidad, de la République Dominicaine et du Guyana. S'en suit une infusion de cacao, de coco et de cannelle, et un repos en fût de Cognac retoasté. 
Je ne fais pas partie du public des spiced donc je ne me prononcerai pas, je dirais simplement que je ne les ai pas trouvés trop sucrés. Quant au blend Origins, disons qu'il fait le job mais qu'il pourrait bénéficier d'un meilleur rapport qualité-prix.
 
 
Pour finir sur une note surprenante et plutôt drôle, un nouveau venu de la spirits valley a fait son apparition au milieu du salon, attirant un paquet de photographes et de curieux : Booba et son whisky D.U.C., un Jack Daniel's à la française dont les bénéfices seront reversés au duty free d'Orly.





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