C'est toujours avec curiosité et gourmandise que l'on surveille l'arrivée de nouveaux embouteillages, mais quand on nous parle Barbade ou Guyana alors toute notre attention est mobilisée.
Voici un nouvel embouteilleur indépendant qui nous vient de Zurich en Suisse, où de plus en plus de connaisseurs bénéficient de sélections pointues comme ces Reimonenq racontés ici par Cyril : http://durhum.com/le-reimonenq-suisse/ . Felix et Pascal sont les deux passionnés à l'origine de cette marque. Ils écument les stocks des courtiers, dégustent beaucoup de futs et sélectionnent uniquement les rhums que tous deux aiment boire. Ces quatre premières sélections sont tous des single cask (fut unique), donc en quantités plutôt limitées et bénéficient d'un vieillissement en partie dans leur pays d'origine, puis en Europe, en futs de Bourbon.
Des sélections d'autres origines sont déjà prévues, ainsi qu'un blend de plusieurs rhums blancs actuellement en vieillissement à Zurich dans différents types de futs.
Voici donc une petite présentation de ces beautés, des commentaires de dégustation devraient suivre bientôt.
C'est un rhum de mélasse 100% Pot Still (alambic à repasse du type de ceux que l'on utilise pour le whisky) qui vient de la West Indies Rum Distillery aussi appelée Black Rock Distillery sur l'île de la Barbade. C'est la distillerie qui produit le rhum Cockspur et qui est aussi à l'origine de nombreux rhums de multiples embouteilleurs indépendants. On a plutôt l'habitude d'avoir des mélanges de types de distillation (Pot still et colonne) quand il s'agit de rhums de la Barbade (tout du moins via les embouteilleurs officiels), il sera donc intéressant de déguster la partie qui donne le plus de corps à l'assemblage. Distillé en Juin 2000 et embouteillé en Décembre 2015, c'est un brut de fut qui titre à 54%.
180 bouteilles sont prévues pour un prix de 90 €.
Le nez de ce rhum est très pâtissier, à un point surprenant pour un Barbade. Cette gourmandise est renforcée par une sensation de longue fermentation, mise en valeur par la distillation en pot-still qui laisse planer un petit côté cuivré, métallique. On est quelque part entre la Guadeloupe et la Jamaïque, ça commence très très bien !
On a de l'olive verte, des fruits rôtis comme de la prune, de l'abricot et de l'ananas. Ce nez s'alourdit peu à peu avec du raisin sec, du pruneau, on va du cake aux fruits confits sorti du four à quelque chose de plus crémeux qui fait penser à une glace plombières. Vous l'aurez compris, tout cela est confit et gourmand, quel plaisir !
Par contre ce qui surprend c'est que ce nez s'éteint à mesure qu'il s'aère, il est donc à boire assez vite, ce n'est pas le genre de rhum que l'on va laisser trainer des heures dans le verre.
En bouche c'est rond, toujours aussi gourmand, pâtissier, crémeux, avec en fin de bouche un côté cendré, un fumé qui remonte au nez, comme un whisky. Les fruits confits persistent longtemps au palais.
Le nez de ce rhum est très pâtissier, à un point surprenant pour un Barbade. Cette gourmandise est renforcée par une sensation de longue fermentation, mise en valeur par la distillation en pot-still qui laisse planer un petit côté cuivré, métallique. On est quelque part entre la Guadeloupe et la Jamaïque, ça commence très très bien !
On a de l'olive verte, des fruits rôtis comme de la prune, de l'abricot et de l'ananas. Ce nez s'alourdit peu à peu avec du raisin sec, du pruneau, on va du cake aux fruits confits sorti du four à quelque chose de plus crémeux qui fait penser à une glace plombières. Vous l'aurez compris, tout cela est confit et gourmand, quel plaisir !
Par contre ce qui surprend c'est que ce nez s'éteint à mesure qu'il s'aère, il est donc à boire assez vite, ce n'est pas le genre de rhum que l'on va laisser trainer des heures dans le verre.
En bouche c'est rond, toujours aussi gourmand, pâtissier, crémeux, avec en fin de bouche un côté cendré, un fumé qui remonte au nez, comme un whisky. Les fruits confits persistent longtemps au palais.
Ce rhum m'a vraiment conquis, le nez est d'une gourmandise rare, tout en rondeur et sans une once d’agressivité, il s'enfuit malheureusement au bout de quelques petites dizaines de minutes (quand même). C'est un rhum épais, à mâcher, qui doit être sublime après un dessert ou avec une bonne glace.
Ce rhum de mélasse a été distillé en colonne en Avril 2000 et mis en bouteille en Décembre 2015. La distillerie ne peut être révélée bien qu'à ma connaissance il n'en existe qu'une seule au Nicaragua. Mombacho a déjà proposé quelques expressions de cette origine que j'ai apprécié personnellement, notamment le 19 ans fini en fut d'armagnac qui est une jolie gourmandise.
A la différence des autres embouteillages de Cave Guildive le brut de fut n'a pas été retenu cette fois ci car les 67% d'origine n'étaient pas au goût de nos sélectionneurs qui ont choisi de le réduire à 56%. Il est à noter qu'il n'a été ni coloré ni sucré, intéressant car on peut se demander si à la dégustation on pourra parler de "style espagnol" à part vis à vis du fait qu'il doit s'agir d'un rhum léger. 190 bouteilles ont été produites et seront vendues au prix de 90 €.
Le nez de ce Ron est très surprenant, très floral mais côté fleurs de bruyère, voire fleurs séchées. La puissance apporte de la fraicheur et un côté médicinal, herbacé, qui évolue sur la cire encaustique. Le boisé est un peu poudré, poussiéreux. A l'aération on va vers quelque chose de plus classique, de la mélasse, de l'orange confite, de la vanille, du caramel et une douce odeur de pain chaud.
L'attaque en bouche est puissante, légère sur la langue avec une petite acidité. Le boisé est épicé, poivré et le tout s'efface assez rapidement du palais, ce qui invite à le siroter lentement mais sûrement.
C'est un rhum léger, pas très complexe, frais, qui offre une belle expérience d'un style Espagnol avec un surplus de punch (de pêche, de patate, de puissance quoi, pas de "punch coco" :) désolé pour les lecteurs "internationaux" qui ne comprendront sans doute pas cette phrase)
C'est un rhum de mélasse distillé en Décembre 1990 au Guyana, au sein de la distillerie Enmore sur l'alambic Versailles, un Pot Still à cuve en bois du 19è siècle. L'inscription sur le fut ("Mark" qui correspond à un style de rhum obtenu par un certain réglage d'un certain alambic) est MEV (Main Rum Enmore Versailles). A la fermeture de la distillerie Versailles son alambic a été rapatrié à la distillerie Enmore. Il s'agit donc d'un rhum du profil "Versailles" distillé au sein de la distillerie Enmore. Our rum & spirits, un embouteilleur Allemand a sorti un rhum similaire il y a quelques mois déjà. En tout cas les mots Guyana et Demerara sonnent comme une douce musique à mes oreilles donc je suis assez impatient de voir ce que cela donnera. Il a été embouteillé en Décembre 2015 à 58%. 220 bouteilles à 250 € sont prévues.
Le nez est au départ assez fermé, un peu sur le foin, il faut attendre quelque minutes avant qu'il ne commence à s'exprimer. Ce sont des notes végétales, herbacées et épicées qui ouvrent le bal avec du romarin, du carvi, du cumin, ces senteurs sont très puissantes et complexes. S'en suivent le noyau de cerise, le pruneau, le raisin sec puis un boisé humide.
Après un peu de repos ce nez s'endort un peu mais un petit tour de verre relance la machine ! Toujours cette complexité, on a ouvert toute la boite à épices cette fois ci, tout est mélangé comme dans un curry ou un garam massala bien torréfié. Quelques notes de camphre viennent finalement nous chatouiller les narines.
La bouche est sans surprise très épicée, on a du bois ciré, du pin, de l'amande fraichement sortie de son enveloppe, de la menthe et des éclaboussures de zeste d'orange.
Sur la longueur la sensation est chaude et confortable et une saveur de raisin macéré dans le rhum persiste.
Le temps a fait son travail et a tiré toute la complexité du fût, par contre ne vous fiez pas à l'appellation Enmore, le registre est tout à fait différent ici, on a quitté les plantations de café et de cacao pour la garrigue ou le Cap-Frehel. Quoi qu'il en soit on est pas pressé de reprendre la mer !
Après un peu de repos ce nez s'endort un peu mais un petit tour de verre relance la machine ! Toujours cette complexité, on a ouvert toute la boite à épices cette fois ci, tout est mélangé comme dans un curry ou un garam massala bien torréfié. Quelques notes de camphre viennent finalement nous chatouiller les narines.
La bouche est sans surprise très épicée, on a du bois ciré, du pin, de l'amande fraichement sortie de son enveloppe, de la menthe et des éclaboussures de zeste d'orange.
Sur la longueur la sensation est chaude et confortable et une saveur de raisin macéré dans le rhum persiste.
Le temps a fait son travail et a tiré toute la complexité du fût, par contre ne vous fiez pas à l'appellation Enmore, le registre est tout à fait différent ici, on a quitté les plantations de café et de cacao pour la garrigue ou le Cap-Frehel. Quoi qu'il en soit on est pas pressé de reprendre la mer !
Demerara 10 ans - Port Mourant - 2005
On reste au Guyana, dans la région du fleuve Demerara, avec ce rhum de mélasse issu d'un autre alambic mythique. L'alambic Port Mourant date du 18è siècle et a été déplacé de distillerie en distillerie au gré des fermetures successives de celles-ci. Il se trouve aujourd'hui à la maison mère de Demerara Distillers Limited, la distillerie Diamond. Il a toujours été un rhum incontournable puisqu'il faisait partie de l'assemblage du rhum de la Navy Britannique. Il est toujours présent dans beaucoup d'assemblages et reste également une vedette des embouteilleurs indépendants. Distillé en Mai 2005 et embouteillé 2015, on peut s'attendre à un Port Mourant fringant avec ses 10 "petites" années de vieillissement.
240 bouteilles ont été produites au prix de vente de 80 €.
Le nez est puissant, pas mal d'alcool, un côté passé, fermenté très prononcé, pas pour les mauviettes ! On a de l'artichaut, de l'olive noire, puis cela devient plus fruité avec de la prune, une certaine fraicheur de poire et enfin de la banane trop mure. Cela s'apaise avec un registre pâtissier qui entre en scène : raisin sec, orange, vanille.. Mais c'est le cuir, le métal, le fumé qui reviennent à la charge, toujours accompagnés d'un peu de vanille. A l'aération ce nez gagne en complexité et donne une impression plus gourmande et sucrée.
L'entrée en bouche est ronde, avec une petite note d'olive puis de toast sur lequel on aurait versé du sirop de batterie. Ensuite on pense à une vieille eau-de-vie de prune et enfin un côté salé / brulé / viande fumée nous donne envie d'y revenir.
Sur la longueur, moyennement intense, c'est le fruit exotique qui domine.
Ce rhum bouscule un peu mais sait faire entrevoir sa générosité à qui montrera son attention et sa patience. On sera alors récompensé car il y a de quoi passer de longs moments riches en émotions en compagnie du fruit de cet alambic de légende.
Ces quatre rhums s'adressent plutôt aux amateurs "confirmés" du fait de leur accessibilité tant tarifaire que pratique. En effet pour l'instant la gamme Cave Guildive sera disponible à Zurich, directement chez eux, chez JB Labat ou Ramseyer's Whisky Connection.
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